Bonjour à tous.
Ce mois-ci, à l’approche de l’été, ce sont les bénéficiaires de nos actions
associatives qui ont inspiré ce propos introductif.
Nos équipes sont sur le terrain tous les jours, au contact de la population, et cette
période d’épidémie très traumatisante socialement, a allumé de nombreux voyants
rouges.
Si sur certains de nos programmes de prévention santé, 80 % des bénéficiaires n’ont
pas de problématiques sociales particulières, c’est au sein de ces mêmes programmes
que nous accueillons des personnes dans des situations très difficiles et pour des
raisons beaucoup plus variées qu’on ne peut l’imaginer.
Un réel sentiment de nouvelle précarité surnage. On ne peut pas imputer ça à un
changement de politique de notre part, à un accent mis sur les publics précaires qui
fausserait les chiffres. Sur nos actions et chez nos patients se croisent toujours
salariés, chômeurs, femmes seules, demandeurs d’asile, cadres, personnes nouvellement
à la rue, ou chefs d’entreprise…
Nous assistons à de plus en plus de situations de décrochage par rapport à la
mobilisation des droits sociaux et de santé, souvent en raison de grosses difficultés
administratives.
La crise sanitaire semble aussi avoir été un terreau fertile à un isolement social
parfois extrême.
Nous avons rencontré récemment une femme de 83 ans qui a travaillé toute sa vie comme
infirmière (ça nous parle, forcément). Aujourd’hui, sa retraite de 900€ ne lui suffit
pas à vivre et elle mendie de la nourriture sur les marchés. Quelles ressources
consacrer à sa santé quand on lutte pour sa survie ?
Dans ce genre de situation, le découragement peut vite gagner nos équipes, et le
sentiment d’impuissance face à des situations qu’on en peut résoudre rapidement même
à l’aide de notre réseau de partenaires, fait partie de nos problématiques
récurrentes.
Et puis le lendemain, un usager de notre Jardin l’Arbre Aux Sens avoue au salarié sur
place qu’il est le seul humain à qui il parle depuis 1 an, un quinquagénaire qui vit
dans sa voiture depuis un an et demie après une vie de luxe commence à fréquenter
régulièrement les actions du Marsoins car il se sent accueilli comme une personne et
pas comme un « précaire », une femme des classes moyennes ose pour la première fois,
parce qu’elle se sent bien et écoutée, parler d’un viol qu’elle a subi étant mineure.
Et le sentiment d’utilité réapparaît… La fierté de proposer un cadre différent à la
population, une approche humaine, bienveillante, non jugeante de la santé, dans sa
conception large qui n’est pas la seule absence de maladie.
« Ce que l’on présuppose chez l’autre, c’est ce que l’on suscite ». Cette pensée de
Rutger Bregman, dans son livre « Humanité » (cité pour la deuxième fois dans ces
éditos, ça doit vraiment être un bon livre…) rejoint et résume complètement la
philosophie de notre association quand à notre lien avec nos bénéficiaires. Nous
accueillons des personnes, et pour qu’elles se ressentent comme telles, à nous de ne
pas les accueillir autrement…
Portez vous bien !
Yann Bramoullé – Président.
Les brèves :
- Ouverture du centre de santé polyvalent
Au 104 rue Gutenberg à Saint Nazaire, notre centre de santé ouvrira mi septembre avec
1 médecin généraliste en plus des équipes infirmières qui déménageront du local de
Kerlédé. Le centre sera ouvert à tous et vous pourrez bénéficier de consultations de
médecine générale tout en continuant de profiter des soins infirmiers à domicile ou
dans nos nouveaux locaux.
Nous avons ouvert une liste d’attente pour des personnes qui souhaitent trouver un
médecin. Si vous souhaitez y être inscrit merci de nous envoyer un mail à
avossoins44@gmail.com
- Infirmière - Avis de recherche :
Nous sommes toujours à la recherche d’infirmiers.ères pour des postes en CDD et en
CDI. Si vous êtes curieux.ses, motivé.es avec une forte appétence pour la qualité des
soins, la solidarité et l’intérêt général, n’hésitez pas à postuler en envoyant un CV
à noemie.avossoins@gmail.com
- Et si on pouvait multiplier votre don par 3 pour les MarSOINS ! 100€ donnés = 300€
récoltés et 60€ défiscalisés
Grâce au soutien de la Fondation Solidarité Grand Ouest et Affilogic, nous avons
lancé une campagne de dons qui nous permet de multiplier par 3 vos dons. En clair
quand vous nous donner 100€, Solidarité Grand Ouest et Affilogic donne tous les 2
aussi 100€. Cet argent nous permettra bientôt d’acheter un nouveau camion pour un
nouveau territoire. Lequel ? On ne vous dit pas tout, tout de suite ! Surprise…
Si vous l’avez fait n’hésitez pas à en parler autour de vous !!
-La barre des 3 000 dépistages a été dépassée cet été !
Ce chiffre reprend tous les dépistages depuis la création du projet en 2017. Si au
début, nous sommes montés en charge par étape, le MarSOINS de Saint-Nazaire réalise
aujourd’hui près de 1000 dépistages par an. Le MarSOINS du Bout du Monde qui va
bientôt fêter ses 1 an, a lui dépassé le cap des 300 dépistages. Ce n’est pas anodin
pour nous, car comme vous le savez, 2021 a été une année compliquée pour tout le
monde. Nous nous sommes cependant rendus compte qu’il était plus que nécessaire
d’être sur le terrain pour accueillir la parole des gens, les rassurer, les informer
et les orienter.
- Le chiffre 3 !
3 comme 3 MarSOINS. A la fin de l’année, un nouveau MarSOINS verra le jour sur
Châteaubriant et son intercommunalité. Un grand MERCI à la Fondation Mutualia Grand
Ouest qui depuis 2 ans nous accompagne pour créer ce nouveau projet ! Nous devons
aussi remercier le Secours Catholique qui avec sa Fondation Caritas, nous a permis
pour partie d’acheter ce nouveau camion. Nous avons, en Juillet, signé une convention
de partenariat avec l’ARS qui valide un bon travail de partenariat avec les acteurs
du territoire. La CPTS de Châteaubriant a été et sera dans nos futurs actions un
acteur indispensable à la réussite de projet. Quelle belle énergie ! Rendez-vous en
décembre !
- Le Bout du Monde a sorti son Film !
Merci à Ronan Gladu, jeune Finistérien bien connu pour être le réalisateur de « Lost
In The Swell ». Merci pour cette belle réalisation autour du marSOINS du Bout du
Monde sur les routes Finistériennes. C’est une belle mise en avant de tous les
bénévoles, professionnels de santé qui se sont engagés dans cette drôle d’histoire.
Le MarSOINS du Bout du Monde est un projet à part dans notre histoire associative car
c’est le 1
er camion que nous avons lancé après celui de Saint-Nazaire, c’est un
projet exclusivement financé par des dons pour le moment et c’est aussi grâce à ce
projet que nous avons pu tester l’essaimage de notre concept. Par conséquent, il (le
camion) et notre collègue sur place (Annaïk) a essuyé quelques plâtres ! Mais nous en
sommes sortis grandis !
- Le MarSOINS, de nouveaux projets dans les tuyaux !
Nous sommes depuis le début de l’été missionné par l’ARS de Corse et la collectivité
pour une mission d’accompagnement à la création d’un bus social dans la Plaine
Orientale. Nous avons plusieurs autres territoires qui sont en cours d’analyse pour
le lancement de nouveaux camions comme Tours, La Roche sur Yon, Redon, Quimper, des
villes de l’agglomération Nantaise,… A chaque fois, nous y mettons une énergie de
dingue pour faire une étude sanitaire et sociale, rencontrer des partenaires,
présenter aux élus notre dispositif et convaincre du sens de notre démarche. Affaire
à suivre !
- L’Arbre aux sens, Silence ça pousse !
Quand nous avions écrit ce projet de jardin autour du soin et du lien social pour les
personnes âgées, nous avions un peu d’ambition. Très vite ce projet a dépassé toutes
nos attentes. Après le 1
er confinement, pendant l’été, 250 personnes avait pu
profiter des séances de sophro, de QiGong, de sport adapté, de poésie, de kiné, de
diététique, d’immersions sonores, de peinture… Pendant l’hiver dernier, nous nous
sommes dits : « Ok, on envoie du lourd et on passe la seconde ! » Chose dite, chose
faite ! Nous sommes passés de 3 séances gratuites par semaine à 7 et aujoud’hui, ce
sont plus de 1000 personnes qui ont profité de nos actions. De plus en plus nombreux,
et tout cela dans une ambiance conviviale et familiale, nous avons créé une lieu
atypique qui a nécessité le renfort d’une animatrice. Merci à la Malakoff Humanis et
le conseil départemental de Loire Atlantique qui sont des soutiens importants du
projet. Nous allons faire le bilan fin octobre mais ce qui est sûr c’est qu’en 2022,
ça va envoyer !
- Et si on éditait un livre, un carnet de voyage !
Une commission de l’association a été créée dans l’idée de créer un carnet de voyage
autour des témoignages que nous avons récolté. « La Valise à sons » est un concept
d’immersions sonores en son binaural que nous avons créé avec une biblio-thérapeute
et un ingénieur son. Ces bandes sons uniques, nous permettent d’animer des séances
collectives et individuelles auprès de publics âgés, isolés, malades, aidants,… pour
mobiliser leurs capacités cognitives ! Depuis 3 ans, nous avons des récits, des
témoignages, des histoires drôles de personnes que nous avons croisées. Nous avons
décidé de les mettre en lumière avec les illustrations d’une artiste, et pourquoi pas
dans vos librairies !
- A vos soins, association citoyenne dans laquelle tout le monde à une place.
Depuis maintenant presque 8 mois, notre association a décidé de remettre à plat sa
gouvernance. Si nous sommes toujours une association non lucrative, reconnue
d’intérêt général avec un bureau d’administrateurs composé d’un président, vice
président, secrétaire, trésorière et de 7 membres du conseil d’administration
bénévoles, nous avons décidé de créer des commissions impliquant salariés et
administrateurs sur des sujets particuliers de la vie de l’association. Cette
démarche participative, permet à tous les membres de l’association de s’impliquer
dans un sujet qui peut ne pas faire partie de ses missions de départ. Cette méthode
participative permet une diversité d’opinions et une richesse d’idées dans la mise en
place de nos projets. Nous avions pour habitude d’inviter tous les salariés au
Conseil d’Administration et cela restera le cas. Notre volonté ; avoir une
organisation la plus fluide et la plus horizontale possible sans perdre notre
philosophie : Être impactant et innovant !